Salomé Narolles : L’Art à Fleur de Tête
Entre l’île d’Oléron et le Costa Rica, Salomé a grandi en laissant les couleurs et les coupes de cheveux devenir son langage. Aujourd’hui hairstylist et wig stylist, elle transforme chaque création en une déclaration artistique. Inspirée par ses voyages, ses collaborations avec des artistes comme Le Diouck ou des marques comme Mugler, son esthétique est une empreinte de liberté.
Derrière chaque coiffure ou perruque, elle insuffle une énergie unique, inspirée par ses voyages, ses rencontres et sa quête constante d’authenticité. Avec des collaborations prestigieuses (Vogue, Numéro, Playboy…) et des projets marquants, Salomé ne cesse de repousser les limites de son art.
Dans cet article, nous allons découvrir son parcours, explorer sa vision artistique et comprendre comment elle réinvente des perruques pour transformer chaque création en quelque chose d’unique.
Photographer : @julietteallix
Stylist : @claudia.c.cali
MUA : @_swan.a_
Hairstylist : @salowigs
Nails : @nailedbyines
Model : @wenli_zhao016
Pouvez-vous vous présenter ? Qui êtes-vous, en tant que personne, au-delà de votre métier de hairstylist/wig stylist ?
Je m’appelle Salomé, j’ai 32 ans. J’ai grandi entre l’île d’Oléron et le Costa Rica avec mon père. J’ai toujours été une personne plutôt réservée, ce qui a nourri mon besoin de m’exprimer à travers les couleurs et les coupes de cheveux. J’ai littéralement expérimenté toutes les couleurs et styles imaginables où je continue encore d’évoluer jour après jour.
Quel a été votre parcours, et qu’est-ce qui vous a conduit à choisir ce métier ?
J’ai exploré différents métiers avant de trouver ma passion. J’ai travaillé comme professeure de français au Costa Rica, puis comme manageuse d’un bar karaoké. Mais même si j’ai mis du temps à trouver ma voie, la coiffure a toujours occupé une place importante dans ma vie, même si c’était au départ dans un cadre personnel.
Je ne savais pas qu’il existait un métier comme coiffeur studio jusqu’à ma rencontre avec Christophe Ortega. C’est lui qui m’a montré qu’on pouvait s’affranchir des codes et des clichés du métier. Avant cela, je pensais qu’il fallait obligatoirement passer par un CAP coiffure, puis obtenir un brevet et ouvrir un salon – un parcours très normé qui me freinait.
Après avoir suivi Christophe Ortega pendant plusieurs mois, tout en travaillant encore au bar karaoké, j’ai commencé à organiser des shootings avec mes amis dans des salles à thème. Peu à peu, j’ai réussi à me faire une place dans cet univers où je continue encore de grandir.
Quelles valeurs ou expériences personnelles influencent votre travail au quotidien ?
“Le respect est fondamental pour moi, sous toutes ses formes : respecter chaque chevelure que je touche, chaque personne avec qui je travaille, et mon entourage en général.”
Croire en soi est aussi essentiel, surtout dans un métier où il faut constamment se dépasser et prouver sa valeur. Cette confiance de se sentir légitime dans son rôle, avoir foi en ses compétences et son potentiel
Photos : @sarahbastin , @argenteurs , @idrnz
Quelles sont vos principales inspirations ? Cela peut être des artistes, des époques ou même des expériences de vie.
Mes inspirations viennent avant tout de mes amis créatifs, qui évoluent dans des univers parallèles comme le maquillage, les ongles, la photo ou la mode.
Les clips des années 2000 m’ont également beaucoup marquée. Enfin, mes voyages ont élargi mes horizons et m’ont inspirée à m’ouvrir à de nouvelles technique et culture.
Comment décririez-vous votre style ?
Mon style en tant que hairstylist/wigstylist s’inspire d’un large éventail d’époques, allant des années 2000, avec l’incroyable esthétique et iconique des clips de Lil’ Kim et Missy Elliott, jusqu’aux années 30, avec des techniques comme les finger waves qui reflètent l’élégance intemporelle. J’aime revisiter ces influences et y apporter ma touche personnelle, souvent avec beaucoup de couleurs, pour créer un univers unique, vibrant et différent chaque jour.
Pour moi, la coiffure est une fusion entre tradition et innovation, portée par une créativité débordante et une infinité de possibilités.
Y a-t-il un projet ou un moment marquant qui a défini votre vision artistique ?
“La campagne pour Cazal a été un moment clé. Ce projet m’a apporté un énorme boost de confiance. Être appelée pour réaliser des perruques créatives tout en restant fidèle à mon style, avec une équipe respectueuse, a consolidé ma vision artistique et m’a permis de voler de mes propres ailes.”
CAZAL 2023 Campaign.
Creative Direction & Photography : @armenexpo
Art Direction : @bureauborsche
Art Director : @kingkatmando
Models: @tamsirthiam @mk.ndure @yu._ging
@270827_
Hairstylist & Wigs : @salowigs assisted by @rutheecolors Nails : @nailedbyines Makeup : @aureliedeltour_makeup
Wardrobe Stylist : @celine_laviolette
Production : @soldats_films @reupie_@thomas.oak @cecilia_kotula
Post Production : @bespoke__digital
Comment abordez-vous la création d’un look ou d’une perruque sur mesure ?
C’est un processus très aléatoire, qui dépend de la personne et du contexte. Dans le cadre d’une production, il y a souvent des échanges en amont. Mais lorsqu’il s’agit d’artistes ou de projets plus personnels, j’essaie toujours de fixer un rendez-vous préalable pour que la création soit la plus personnalisée possible.
Quels sont les éléments essentiels que vous prenez en compte pour créer une coiffure ou un style adapté à une personne ou à un contexte spécifique ?
Je m’adapte toujours en fonction du projet et de la personne. Ce qui compte le plus pour moi, c’est la personnalité de la personne, ainsi que les détails et la direction artistique qui entourent le projet.
Travaillez-vous seule ou en collaboration étroite avec vos clients, stylistes ou équipes ?
Je travaille souvent avec mon équipe, composée de Swan, un maquilleur, et Ines, une nail artist. Ce sont des personnes qui m’inspirent au quotidien. Je collabore aussi régulièrement avec un réseau d’artistes, comme des photographes ou des designers. J’aime rencontrer de nouvelles personnes, car c’est ce qui rend ce métier si passionnant.
Photographe : @2tiret
Model : @queentoide
Mua : @_swan.a_
Nails : @nailedbyines
Styliste : @chloesvll
Assistante : @c.liaokc
Quels matériaux, outils ou méthodes considérez-vous comme essentiels pour exceller dans ce métier ?
Mon “must-have” reste assez simple : du gel, un peigne, des mèches, des couleurs… Avec ça, tout est possible ! J’aime aussi expérimenter avec des matériaux qui ne sont pas traditionnellement utilisés dans la coiffure.
Comment garantissez-vous que vos créations allient esthétisme, confort et durabilité ?
Chaque création reçoit le même niveau d’attention, d’énergie et d’amour. Pour moi, une perruque ou une coiffure, c’est comme une pièce précieuse : plus on en prend soin, plus elle dure. Avec du temps et des ajustements, on peut garantir un équilibre entre esthétique, confort et longévité.
Salomé Narolles pour MOWALOLA.
Photography : Jacqueline Landvik @jacqueline.landvik Photo assistants : @stanleydahl @hernan.cano.lopez @cleiilopes @izzygzowski
Anna Kalinina @4tuna
Styling : Mina Galan @mina_galan
Styling assistants : Maât El Kout @aftermaath_ Make-up : Mantis Lepretre @mantislepretre
Hair : Salome Narolles @salowigs HMUA Assistants : @plsticdoll @jadebnm @vladgueye @mua.jadeb
Production : Ash Moros @ash50cent
Production Assistant : Sebastien Nentwich @seb.ntw
Parmi vos collaborations avec des artistes comme Le Diouck ou Brooke Candy, des marques comme Yves Saint Laurent ou Mugler, et des magazines tels que Vogue ou Vanity Fair, quel projet a été le plus marquant pour vous depuis vos débuts et pourquoi ?
Ma collaboration avec Le Diouck représente bien plus qu’un simple projet. En plaçant l’esthétique capillaire au cœur de la direction artistique, j’ai pu repousser les limites de mon art, en le rendant indispensable à son univers.
Le lien personnel que nous partageons amplifie cette synergie créative, favorisant une véritable fluidité dans nos échanges et une compréhension mutuelle. C’est cette alchimie entre l’humain et l’artistique qui rend nos projets si uniques.
Sur le long terme, cette collaboration ouvre de nombreuses possibilités pour approfondir notre vision commune et explorer de nouvelles directions créatives. Avec une base artistique et humaine aussi solide, nous avons la capacité de créer des projets qui marquent les esprits et inspirent les autres.
Photographe : @2tiret
Model : @lediouck
Mua : @_swan.a_
Nails : @nailedbyines
Styliste : @chloesvll
Assistante : @c.liaokc
Interlope Magazine - N•6 Le Diouck by Harley Weir
Creative Director : Sid Oudainia Beaulieu @sidoudainiabeaulieu
Photographer : Harley Weir @harleyweir
1st Assistant Light : Jordan Lee @jordanleephoto 2nd
Assistant Light : Pietro Lazzaris @lazzarispietro
2nd Assistant Light : Abena Appiah
Stylist : Helena Tejedor @helenatejedor
Stylist Assistant : Louis Michel Paillot @louismichmich
MUA : Thomas de Kluyver @thomasdekluyver
Assistant MUA : Joshua Bart @joshxbart
Hair Stylist : Salomé Narolles @salowigs
Set Designer : Christian Feltham @christianfeltham
Talent : Le Diouck @lediouck
Studio : Le Wonder @stud.iowonder @les_ateliers_wonder
Producers : Meme Meng @sad__asianmom , Jordan Doucet @jordandctagain Production Assistant : Anna Hedderich @georgekuhl55
Selon vous, comment la coiffure et les perruques participent-elles à raconter une histoire ou à façonner une identité dans la mode, le cinéma ou d’autres arts ?
Tout comme les vêtements, les cheveux jouent un rôle clé dans la construction d’une identité. Leur forme, leur texture ou leur couleur peuvent raconter une histoire, évoquer une époque ou créer un personnage, qu’il soit fictif ou réel. Ils permettent aussi de jouer avec les émotions et d’accentuer certains traits.
Pensez-vous que votre travail contribue à redéfinir les normes de beauté ou à renforcer l’expression individuelle ?
Oui, totalement. Mon travail permet de créer des identités uniques et d’encourager l’expression individuelle. À travers mes techniques et mon approche, je revisite des méthodes anciennes tout en les adaptant à chaque personne.
“The fusion between the passions I have for hair and fashion.”
Photographe : Adam Nestoret-Puyot @2tiret
Model : @zoethbaldie
Mua : @_swan.a
Nails : @nailedbyines
Assistants : @chloesvll & @c.liaokc
Salomé Narolles pour À PART MAGAZINE @apartpublications
Photographer : @nicolasvalois
Model : @adraynaline @judas_marin
Artistic Director : @pascallappart
Styling : @pascallappart & @mbqll
Assistant Photographer : @christopheschumacher
MUA : @rubymazuel
Hair : @salowigs
Movement director : @valentinbeaufils
Production : @apartproduction
Quel conseil donneriez-vous à ceux qui souhaitent se lancer dans cette carrière ?
Soyez passionné, persévérant et patient. Ce métier demande de s’adapter à toutes les situations et de consacrer une grande partie de sa vie à sa carrière. Ayez confiance en vous, car si vous ne croyez pas en vous, personne ne le fera à votre place.
Comment voyez-vous l’avenir de la coiffure et des perruques, notamment face aux évolutions technologiques et aux attentes en matière d’écologie ?
Pour moi, rien ne se jette, tout se transforme. Je récupère les chutes de cheveux pour les réutiliser dans d’autres créations, comme des robes ou des chapeaux. J’utilise uniquement des cheveux naturels et j’ai développé des produits maison, comme des cires pour les locks ou des colorations, dans une démarche la plus responsable possible
J’aime aussi apprendre et innové constamment en essayant les nouvelles technologies, comme l’IA en travaillant avec des artistes que j’admire pour créer un pont entre tradition et futur, tout en repoussant les limites de mon art. Cela me permet de découvrir des terrains encore peu explorés.
Travailler avec des artistes comme Marion @pas2keur qui utilisent l’IA me permet de réinventer des concepts, d’expérimenter avec des formes, des textures ou même des univers virtuels qui me fascine.
Avez-vous des astuces ou conseils pratiques pour entretenir une perruque ou une coiffure, que ce soit pour un usage quotidien ou artistique ?
Prenez soin de vos perruques comme de vos propres cheveux ou d’un beau sac de luxe. Lavez-les, protégez-les… Chaque perruque est unique, et les soins doivent être adaptés en conséquence.
Quel est votre définition de l’Underground ?
“Pour moi, l’Underground, c’est un choix de rester fidèle à soi-même, peu importe les attentes ou les codes imposés par la société ou l’industrie. C’est une forme de liberté, où la singularité devient une force, et où écouter son intuition prend le pas sur suivre des tendances ou chercher la validation extérieure.”