YAWY : L’Instinct au Bout des Platines

Photographie : Anthony Segond-Amata

De la batterie au conservatoire aux platines en club, Yawy a toujours été porté par la musique. Son style ? Libre, sans frontières, où trap, house, afro et DnB se mêlent pour créer des sets vibrants et imprévisibles. Inspiré par Kanye West, Skepta et Daft Punk, il mixe avant tout avec son ressenti, cherchant à faire vivre des émotions uniques à son public.

Dans cet entretien, il se confie sur son parcours, ses inspirations et sa manière d’aborder la musique.

 
  • Pouvez-vous vous présenter ? Qui êtes-vous en tant que personne, au-delà du rôle de DJ ?

Je suis Michael Quincy-Jones aka Yawy, un jeune homme de 25 ans passionné par l’art et fasciné par le monde. Je suis quelqu’un de calme qui aime sa paix mais qui apprécie tout autant les moments de folies qui rythment ma vie et mon quotidien.

Photographie : @fares.bdi , @ytoasts

 

“La musique a toujours été omniprésente dans ma vie grâce à mon père qui joue de la trompette/saxophone depuis son adolescence et ma mère qui faisait de la danse. Ils m’ont donc fait aimer la musique dès mon plus jeune âge.”

- Michael Quincy Jones aka YAWY
 

• Quel a été votre parcours ? Comment êtes-vous entré dans l’univers de la musique et des platines ?

J’ai commencé la musique très jeune, je devais avoir 10 ans lorsque j’ai commencé à jouer de la batterie au conservatoire et suivre des cours de solfèges. C’est là que je suis tombé amoureux de la musique sans même le savoir.

• Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir DJ ? Y a-t-il un moment ou une expérience qui a tout déclenché ?

Je suis devenu DJ lors du confinement. J’étais confiné dans un appartement avec des amis et une de nos amie DJ (Akirv) qui habitait pas loin nous rendait visite et apportait ses platines. Je lui ai donc demandé de m’apprendre et j’y ai pris goût donc je me suis entraîné durant tout le confinement en mixant pour mes amis dans le salon qui eux apportaient leurs critiques pour me permettre d’évoluer et de prendre confiance en moi, c’est comme ça que tout à commencé.

• Quels sont les traits de votre personnalité qui se reflètent dans vos sets/mix ?

Je dirais mon calme, ma folie, mon indécision et ma vieille âme.

• Comment définiriez-vous votre style musical ?

Je le définirais comme coloré.

• Quelles sont vos principales influences musicales ? (Artistes, genres, mouvements ou lieux)

Kanye West sera toujours ma plus grande influence musicale mais bien sûr il y a aussi Skepta et Daft Punk.

• Y a-t-il un souvenir marquant ou une performance qui a profondément influencé votre vision musicale ?

Je ne pense pas non car toutes les performances musicales que j’ai pu voir n’ont fait que se rajouter et le tout crée donc ma vision musicale qui ne cesse d’évoluer jour après jour.

 

• Comment vos goûts personnels évoluent-ils, et comment cela impacte-t-il vos sets ?

Ils évoluent en m’exposant à des sonorités différentes chaque jour que ça soit plus électronique, plus rapide, plus mélodieux et inversement. Cela me permets de toujours avoir un esprit ouvert à tout genre de musique, ce qui se ressent dans mes sets lorsque je peux jouer de la trap comme de la house, de l’afro ou de la DnB etc.

• Quelle est votre approche pour créer un set live mémorable ?

Je n’ai pas d’approche particulière je me contente de jouer ce que j’aime et de m’assurer de passer un bon moment derrière les platines car cette énergie sera ressentie par le public. Bien sûr, parfois il faut trouver le juste milieu avec ce que le public veut entendre.

• Avez-vous une préparation spécifique ou vous adaptez-vous à l’énergie du moment ?

Je m’adapte toujours à l’énergie du moment.

• Quels outils ou logiciels utilisez-vous pour produire ou mixer, et pourquoi ?

Rekordbox pour mixer car je mixe avec ma clé USB aux événements, c’est donc le logiciel adapté.

FL Studio pour produire car mon entourage utilise en majorité ce logiciel donc l’apprentissage est plus facile pour moi.

• Comment choisissez-vous les morceaux pour vos sets ? Est-ce instinctif ou très structuré ?

Je choisis très très rarement les morceaux pour mes sets.

 

“Au début je structurais mes sets mais j’ai compris qu’on ne sait jamais vraiment quelle sera l’énergie du public lorsque ça sera à nous de jouer, arriver avec un set structuré peut pousser à vouloir « forcer » une ambiance qui n’est pas forcément celle qui correspond le mieux à ce moment là. Et je m’amuse beaucoup moins quand j’ai un set structuré je ne laisse pas assez parlé ma créativité, folie et spontanéité.”

 

• Avez-vous une anecdote sur un mix ou une performance qui vous a marqué ?

Ouvrir pour Carl Craig au Fvtvr était une expérience mémorable car je ressentais réellement l’amour pour la musique du public.

• Quelles émotions ou énergie cherchez-vous à transmettre lors de vos performances ?

Une émotion de joie, de liberté et parfois de nostalgie.

Photographie : @viewsfromthecloud

• Pouvez-vous décrire une soirée ou un festival où vous avez ressenti une connexion spéciale avec le public ?

C’était à une soirée SSSOUND où chaque son que je jouais provoquait une réaction de la part de la foule qui était incroyable, j’avais l’impression de jouer le son préféré de chaque personne qui était présente.

• Quel a été le plus grand défi que vous ayez rencontré en tant que DJ sur scène, et comment l’avez-vous surmonté ?

Le plus grand défi pour moi a été de comprendre que certaines choses sont beaucoup plus niches que je ne le pense et qu’il fallait donc voir plus large.

• Préférez-vous les clubs intimes ou les grands festivals ? Pourquoi ?

Je préfère les clubs intimes, j’ai le sentiment de vraiment pouvoir échanger avec le public de manière plus directe.

• Quels genres ou artistes aimeriez-vous explorer ou avec lesquels aimeriez-vous collaborer à l’avenir ?

J’aimerais collaborer avec Kanye West, Skepta, Salute, Solange 6. Culture, impact et perspectives.

• Selon vous, qu’est-ce qui distingue un bon DJ d’un DJ exceptionnel ?

Sa capacité à lire le public et de s’y adapter tout en les faisant rentrer dans son univers par son storytelling et sa technique.

• Que pensez-vous de l’impact des réseaux sociaux sur la carrière des DJs et sur la scène musicale en général ?

Je pense que c’est quelque chose de bien car ça permet à beaucoup de personnes d’exposer leurs talents à travers ces plateformes, le côté négatif des réseaux est quand le nombre d’abonnés est utilisé pour booker un DJ ou un artiste sans même connaître leurs univers.

• Voyez-vous votre rôle comme celui d’un simple DJ ou comme celui d’un narrateur d’émotions à travers la musique ?

Narrateur d’émotions à 100%, un DJ est fait pour faire voyager le public et les faire oublier leurs problèmes du quotidien en les faisant voyager et s’évader le temps d’une soirée.

• Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui débute et veut se lancer en tant que DJ ?

Entraîne-toi minimum 1h/jour, consomme beaucoup de musique, comprends ce que tu joues et amuse-toi.

• Quelles qualités ou compétences sont, selon vous, indispensables pour réussir dans ce métier ?

La patience, l’amour, la passion et le délire.

• Quels sont les pièges à éviter lorsqu’on commence à mixer ?

S’enfermer dans un seul genre musical.

• Quel est votre rêve ultime en tant que DJ ? Un lieu ou un événement où vous aimeriez absolument jouer ?

Mettre DimensionKlub sur la carte du monde. Je pense que chaque DJ se doit de faire son rite de passage chez Boiler Room, donc Boiler Room.

• Que pensez-vous de votre évolution personnelle depuis vos débuts ? Comment vous voyez-vous dans 5 ou 10 ans ?

Je suis fier de ce que j’ai accompli jusqu’à aujourd’hui, je suis un éternel insatisfait donc je pense toujours que j’aurais pu faire plus et mieux mais on apprend de ses erreurs. J’ai foi en moi et le chemin qui m’est destiné.

Dans 5 ans je me vois DJ/Producteur au sein de notre collectif DimensionKlub avec lequel on aura accompli de grandes choses en Europe et dans le monde.

• Quelle est votre définition de l’Underground ?

“L’Underground c’est ce qui influence le monde mais il n’y a pas de reconnaissance envers l’Underground pour son influence.

Si on ne se penche pas sur le sujet, on ne saura pas d’où proviennent certains mouvements et autres. Comme il est dit dans le nom c’est sous la terre, il n’y a pas de lumière dessus.

L’Underground est donc la racine.”

Exclusivement sur Spotify.

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Pierre Ottway